Early Sunset

Interprétation très libre de la chanson "Early Sunsets over Monroeville", écrit début 2010, mais non publié à l'époque par crainte qu'il soit mal interprété par une certaine personne. Aujourd'hui, j'en ai plus rien à foutre ! N'oubliez jamais que si un proche est loin de vous, si vous regardez un coucher de soleil, il se peut que LUI AUSSI l'ai regardé, et que vos regards étaient rivés dans la même direction pendant peut-être une seconde. Je dois m'en contenter à présent.

Le soleil mourrait derrière les façades géométriquement dégueulasses. Bientôt, la lumière cessera de lui chatouiller la peau pour la laisser dans l’ombre. Bientôt, ce banc métallique deviendra froid comme la neige, froid comme l’hiver. Elle sera alors bien obligée de rentrer chez elle. Elle préfère quand le soleil accompagne ses pas, alors elle se mit en route et traversa le square et son banc insalubre.  Insalubre, tout l’était autour d’elle et dans sa vie. Et ce, depuis que son rayon de soleil l’avait laissé. Elle aurait tant aimé pouvoir le détester, haïr chaque insinuation à cet être qu’elle tenta en vain d’oublier. Mais comment le haïr ? Comment ? Comment lui en vouloir ? Il l’avait abandonné. Il avait ses raisons. Raisons qu’elle ne comprenait pas, mais qu’elle essayait d’accepter. À quoi d’autres pouvait-elle se raccrocher que ces raisons ? Lui était loin à présent, loin d’elle. Arrivée devant la lourde porte de son immeuble, elle ferma les yeux un instant, profitant des derniers rayons de cet early sunset over Monroeville. La cage d’escaliers mal famée ne la tracassait même plus. Les souvenirs lui emplissaient tellement l’esprit que les peurs primaires n’y avaient même plus leur place. Elle jeta les clefs sur la table basse, lâcha ses cheveux et se dirigea vers la penderie machinalement. Une odeur lourde et fétide empestait la pièce. Il lui manquait tellement. Son cadavre se décomposait trop vite.

We're holding hands and life was perfect