What if I miss the last train ?

« Ah, en voilà un ! »
Il saisit le journal se trouvant sur la tablette du train, le plia méthodiquement avant de le glisser dans sa mallette, tel un trophée de chasse. Une fois le train arrivé à destination, il traversera la gare, la rue et le couloir de son appartement, avant de déposer son trésor sur la pile bien droite. Trois cents soixante-cinq par an. Trois cents soixante-six si il a de la chance. Mais il ne les lisait pas. Oh que non ! Il les conservait pour l’année suivante, se régalant actuellement des nouvelles de l’année dernière. Chaque soir, il se posait tranquillement dans son fauteuil, un verre de liqueur forte dans une main, le journal repêché il y a exactement un an dans l’autre. Il avait une préférence pour les journaux payants. Puisque leurs anciens propriétaires avaient choisi de payer pour les obtenir, ils les abandonnaient moins facilement dans le compartiment. Ou alors, c’était par inadvertance, comme ceux que l’on retrouve dans les porte-bagages, avec de temps à autres une écharpe ou un parapluie. Aux autres objets, il ne touchait jamais. Seuls les journaux comptaient. Ce soir-là, une nouvelle relayée par « Le Matin » le captiva entièrement. Une histoire. « Après avoir étranglé plus de 500 personnes possédant un quotidien dans la navette reliant Messy à Nanchont, l’assassin a enfin été arrêté. L’homme, âgé de 47 ans et vivant dans un appartement situé en face de la Gare du Nord, laissait chaque jour un cadavre dans le train. La police l’a interpellé hier soir, alors qu’il se trouvait à son domicile. » Il éclata de rire lorsqu’il eut fini sa lecture. On frappa à la porte. Les policiers.

 

Le futur n’est pas une répétition du passé.

 Ah bon ?

Photo prise dans le train Geraardsbergen - Ath, le 23.06.09 - "Je ne sais plus où j'allais, mais je savais que cette photo me serais utile un jour où l'autre"

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J'ai eu l'idée de ce truc dans le train, ce matin. Je ne peux pas vous dire où je l'ai écrit, mais c'est un endroit où j'avais devant moi  un ordi sans Internet et sans les jeux Windows, pleiins de bics, de papier, et dix minutes à tuer. Je le trouve spécial, car il ne vient pas d'une chanson (POUR UNE FOIS). La phrase en italique provient d'un cours de Compta Analytique. Je me souviens encore quand le prof a lu cette phrase, toute mon attention était tournée vers la pelouse et une pie, mais j'ai sursauté intérieurement de la poésie de cette putain de phrase, que j'ai pris mon fluo et ai mis la phrase en évidence. Peut - être bien le seul truc utile venant de ce cours.

Photo prise le même jour au soir, dans la rigole du tunnel de la gare d'Acren. - "Je ne sais pas comment cette page brulée s'est retrouvée là, mais quand on ouvre un peu les yeux, on découvre parfois des choses magnifiques. Je n'avais jamais lu le texte auparavant, mais je trouve qu'il colle bien avec mon histoire. Hasard ? Plus d'un an que cette photo attendait son heure de gloire, bien au chaud dans mon dossier photo. Je suis soulagée d'avoir enfin compris son rôle."