Daddy, je veux un écureuil !

La vie est faite d'expériences. Et une expérience particulière m'attirait depuis plus de deux ans déjà. "Quelle sensation ressent-on lorsqu'on se fait tatouer ?" Depuis aujourd'hui je sais. Au départ, c'était surtout la curiosité de la "douleur" qui me poussait à avoir un tatouage. Et puis, au fil des semaines, j'ai commencé à cogiter sur une idée, même si cela restait très flou. Tout d'abord, quel endroit ? Étant encore à l'école et n'ayant donc pas encore trouvé de boulot, il valait mieux trouver une zone discrète. Mais se faire tatouer le bas du dos et ne jamais pouvoir admirer son "oeuvre", c'est un peu triste. Je voulais le voir, mais pas l'avoir constamment sous les yeux non plus. Mon choix initial s'était porté sur la face intérieure de la cheville gauche. Pour le motif, au départ, j'avais songé à un lettrage de "We'll Carry On". Mais un ami m'a fait remarqué qu'on se lassait plus vite d'une phrase que d'un dessin. J'étais donc moins certaine de mon idée. Je voulais passer sous l'aiguille le jour de mon vingtième anniversaire, mais je n'étais pas assez certaine pour me lancer. J'ai donc préféré réfléchir encore un peu. Deux mois après mon anniversaire, je me balade à Mons, et, je ne sais comment, j'ai un putain de flash trop perturbant : je veux un parapluie ! Cette idée un peu tombée du ciel ne me lâchera plus. Un parapluie, c'est fait pour protéger, non ? Pour le modèle, j'imprime le sigle de The Umbrella Academy. Et, en me renseignant sur deux ou trois sites de tatouages, je constate qu'il est possible de se faire tatouer...sur l'arrière de la cheville ! Je n'y avais même pas songé. Mais ça colle parfaitement avec le dessin ! Ayant entre-temps trouvé un job, je peux enfin le faire "la conscience tranquille". J'ai pris rendez-vous le mois dernier, mais leur agenda était plein jusqu'à aujourd'hui : le 14/08/10. L'an dernier, le samedi de ce week-end était le 15 août, et pour des raisons que je n'ai pas envie d'expliquer ici, cette journée avait été très spéciale pour moi. je suis donc contente de ce "hasard du calendrier". Après quelques recherches sur les sites des tatoueurs situés à Mons, mon choix se porte sur Didier Tatoo, salon très propre et très pro où j'avais déjà été faire deux petits piercings il y a des années.

Ce matin, je n'étais pas stressée mais impatiente. Même en entrant dans le salon, je n'étais pas nerveuse. Sur base de l'image que je lui avait donné lors de la prise de rendez-vous, ils fabriquent un calque avec le motif. Ici, il y avait uniquement le contour. Il le pose sur la cheville et demande si ça me convient avant d'attaquer. Je trouvais le manche trop long, et pas tourné dans le le bon sens, et le tatouage placé trop haut sur la jambe, il a donc "effacé" au savon avant de recommencer, et corriger deux ou trois détails au bic. Pour l'ombrage entre les baleines, c'était un peu la panique car je ne savais pas exactement comment ça allait rendre au final. Je lui ai montré le livret d'A7X, avec la Death Bat pour essayer de lui expliquer l'ombrage que je voulais. C'est pas exactement pareil mais ça rend bien quand même ! Ensuite viennent les choses sérieuses ! Le bruit de l'aiguille est un peu effrayante mais la douleur est tout à fait supportable. On dit que la cheville est un des pires endroits mais cela reste acceptable. Par endroit, je ne sentais même rien ! (pour la anse surtout) Par contre, pour l'ombrage et les baleines, la douleur était plutôt intense. Ça fait un peu comme si on passait avec un épilateur électrique pour la première fois. Ensuite, il fait une petite photo "pour la postérité" comme il dit. J'ai trouvé ça drôle même si ce n'est certainement pas sa pièce la plus impressionnante... Après avoir essuyé, il met un gel et un pansement sur le dessin, à enlever dans les deux heures, et nettoyer au savon neutre. Le tout a duré vingt minutes, mais la partie "piquage" en elle même à passer très (trop?) vite, peut-être un quart d'heure.Quand je sors du salon, il pleut encore. Et beaucoup de parapluies sont ouverts dans les rues. Je n'en n'utilise jamais, mais je trouvais la "coincidence" plutôt drôle. Et en enlevant le pansement à la gare, je constate qu'un "parapluie ensanglanté" est imprimé sur la bande. Je n'avais pas vu une goutte de sang pendant l'opération et ne pensaits pas en voir "autant" dans le pansement (mais ça reste raisonnable).

Pour les soins, il faut simplement mettre une pommade cicatrisante (homéoplasmine ou autres trois fois par jour pendant une semaine ou deux. Bain, piscine et soleil interdit. L'étape suivante est la formation de croûtes, qui vont tomber toutes seules, mais ne surtout pas les gratter ou sinon l'encre s'en va.

Pour le prix, cette expérience m'a couté 70€ pour le tatouage (avec un acompte de 50% à la prise de rdv) et moins de 6€ pour la crème cicatrisante. Là, mon jeans est par-dessus et je n'ai absolument pas mal !  Je pensais morfler pendant deux jours, mais non. Mais bon, ça va surement un peu tirer quand la cicatrisation aura lieu. Bref, je suis vraiment très contente d'avoir osé. Ça me fera un souvenir éternel : celui de l'été de mes vingt ans. 

Et une autre photo du dessin seulement. 

La photo ne rend pas très bien : les mollets sont une des parties de mon corps que je trouve horribles/grosses, la peau est encore rouge donc on voit pas bien l'ombrage et enfin, l'encre a coloré les petits poils que j'avais fait l'énorme effort de raser ce matin les rendant pour le coup super discrets T_T  .Et il a l'air un peu déformé  sur la photo mais ce n'est pas évident de faire une photo "plate" d'un dessin qui est sur un surface "arrondie". Mais j'arrive plus à le quitter des yeux ! J'en reviens pas ! Je le trouve magnifique ! Dans quelques années, je pense en faire un autre sur l'autre cheville, mais différent selon le sens que ma vie aura pris (cassé,  refermé, retourné par le vent...ou bien pareil). Et je pense aussi ajouter la phrase "We'll Carry On", parce que ça me tracasse encore. Mais il y a tellement de polices différents et de manière de l'intégrer (en bannière, au dessus comme si les gouttes de pluies étaient les lettres,...) que je vais encore réfléchir. Par contre, mes parents ne sont pas au courant, donc, on va tenter d'être discrète puisque ces derniers temps, c'est un peu (beaucoup) tendu entre mon père et mon coté "peu formel". Je suis curieuse de savoir combien de jours vont passer avant que l'orage n'éclate...mais de toute manière, ce n'est pas grave puisque j'ai mon parapluie ;)