Texte brut

Il y a deux ou trois semaines, j'ai passé la journée à Mons avec deux très bonnes amies. A la fin de la journée, l'une d'entre elle nous laisse à la gare. Le train de la seconde arrivera quelques minutes plus tard. Je me retrouve donc un petit moment seule sur le quai, attendant le train qui me ramènera à la maison. C'est à ce moment que le tonnerre se fait entendre au loin et que le train arrive. La chaleur étouffante est encore plus insupportable dans ce vieux train sans aération. Le ciel devient de plus en plus gris, et, en traversant la campagne, il commence à pleuvoir doucement. L'ambiance est bizarre. Les éclairs au loin , derrière les champs sont à la fois une vision splendide et effrayante. Je me souviens que mon frère est dans le même train et essaye de lui envoyer un sms pour lui dire de m'attendre. Aucun réseau. Je sais que la communication dans les trains n'est jamais terrible mais ça n'a jamais mis autant de temps à envoyer un sms. Cela ajoute encore une petite dose d'angoisse. Puis, le contrôleur a subitement déboulé dans le compartiment, mais au lieu de vérifier nos billets, a seulement dit de fermer toutes les fenêtres avant de disparaître dans le compartiment suivant. Sans aucune explication. Mon imagination carbure un peu trop et je me suis crue dans un thriller, vraiment dans un film.  Pourquoi fermer les fenêtres alors que la chaleur est vraiment insoutenable? Cela ralentissait-il le train, ou bien par peur que trois malheureuses gouttes de pluie échouent sur les sièges ? J'aimerais avoir la réponse. L'orage retentissait de plus en plus fort et les gouttes de pluies s'étiraient le long de la fenêtre. C'était hypnotisant. Il régnait vraiment une ambiance bizarre dehors. Je m'attendais à ce que le train s'immobilise en pleine cambrousse et qu'une horde de monstres se jettent sur les compartiments. Je me sentais bizarre à l'intérieur aussi en fait. J'avais prévu d'en faire un petit conte glauque mais n'y arrive pas. Cela ressemblait trop à un certain récit nommé Brume. Mais les moments ainsi sont trop beau,x et trop rares, pour ne pas en garder une trace, un souvenir. D'où le but de ce texte, si un texte peut avoir un but. Chaque fois que je vis un moment spécial, je le note, pour m'en souvenir. Il me tarde de découvrir quel moment va encore être hors du temps.